Bébé
Pour son premier solo, la chorégraphe Julie Botet se plonge dans notre rapport au deuil et aux cérémonies qui suivent la perte d’un·e proche. “Que faites-vous de vos morts ?”, titre d’un ouvrage de Sophie Calle, est aussi la question que Julie et son équipe se posent, et posent aux vivant.e.s rencontré·e.s pendant le processus de création. Nourri de cette collecte de témoignages, le spectacle invite ainsi les spectateur.ice.s à se la poser également. Bébé est alors une prise de parole collective et intime, grinçante et purgative. Bébé nous présente une créature tantôt réaliste tantôt chimérique, évoluant dans un espace restreint rappelant celui du podium de défilé, autour duquel sont invité.e.s à s’installer les spectateur.ice.s. Ce dispositif trifrontal permet ainsi au public de vivre le spectacle au plateau, dans une grande proximité quasi immersive ou plus à distance, depuis le gradin. Entre sarcasme et soulèvement, la danseuse orchestre ses propres rituels et lève le tabou, le silence imposé à celles et ceux qui restent et se souviennent. Au sein d’une scénographie organique mêlant terre, fleurs et fraises, Julie met en mouvement la fin d’un cycle et rend hommage au renouveau pour faire face à la mort, en dansant avec elle pour mieux la comprendre et célébrer la vie.
DISTRIBUTION
Conception, chorégraphie et interprétation / Julie Botet
Regards extérieurs chorégraphique et dramaturgique / Maxime Gomard et Pascaline Verrier
Production & diffusion / Mathilde Blottière
Création lumière & scénographie / Adrien Hosdez
Régie lumière / Adrien Hosdez ou Caroline Carliez
Création sonore / Nicolas Tarridec
Régie son / Nicolas Tarridec ou Oscar Pinelli
Création costumes / Rachel Oulad
Création masque / Julie Botet
Production déléguée : L'iLiaque, bassin de création
Mami Chula répond à une commande pour la soirée-performance co-organisée par Le 188 (LILLE) et Les Sapharides. Mami Chula est une réponse performative et dansée au célèbre tube de Lorna, Papi Chulo, que le créateur sonore Nicolas Tarridec s'attache à déformer, distordre pour en faire jaillir un sens nouveau, plus alternatif et plus engagé.
DISTRIBUTION
Conception et interprétation : Julie Botet
Création sonore : Nicolas Tarridec
Croquer les pissenlits par la racine est une performance déambulatoire et immersive éphémère. L’équipe artistique composée de danseur.se.s, musicien.ne.s et scénographes s’empare du théâtre, et surtout de ces endroits non dédiés au spectacle. Cette forme passagère s’empare et joue avec les thématiques brassées dans le spectacle Bébé. Sur ce temps donné, l’équipe refleurit les tombes du cimetière de la ville, rencontre et interviews des habitants flamboyants à propos de leurs morts, de la mort et de la leur. Le public est alors invité à déambuler librement en suivant les fleurs fraîches, qui jonchent le théâtre et à découvrir les différentes propositions performatives, parfois interactives. Croquer les pissenlits par la racine s’adresse aux enfants comme aux adultes.
Glossectomie vient du grec : glôssa, la langue et ektomein, couper en enlevant et signifie donc couper la langue. C’est l’intervention que j’ai subie à l’âge de quatre ans suite à la prolifération d’un lymphangiome à la langue. Les lymphangiomes sont des malformations congénitales rares du système lymphatique, liées à un développement exagéré des vaisseaux lymphatiques se présentant sous la forme de tumeurs bénignes. C’est donc d’abord l’histoire d’un débordement. Avec ce projet je souhaite me lancer dans une recherche chorégraphique, photographique et textuelle sous la forme d’un solo (une fois de plus), qui prendrait comme point de départ ce débordement de lymphe dans ma bouche, un phénomène qui a vraisemblablement perturbé, orienté mon rapport au langage, aux mots, et à la voix. La recherche autour de Lymph Blood Story 9424 est aujourd’hui une nécessité pour moi. Je veux aborder la question de la normativité des corps, des visages et du sentiment- perception complexe d’être l’anomalie, le monstre, la créature, la bête de foire. Celui-celle que l’on pointe du doigt et qui est en proie permanente aux curiosités mal placées, voyeuristes et violentes. Ce pourquoi Lymph Blood Story 9424 prendrait la forme d’un Freak Show contemporain en s’appropriant les codes et mises en scène d’exhibition de l’époque pour mieux les détourner, et questionner l’ambiguïté de la réception du Freak Show, à la lisière entre fascination et pitié, ou entre désir et dégoût. Paradoxe de cette forme qui expose et crée des bêtes de foire et en même temps rend existant et visible le hors-norme.. J’aimerais également questionner ce que représente « être l’anomalie » en 2024, dans une société sur-médiatisée qui tantôt fait l’éloge excessive de la symétrie et tantôt l’éloge de la différence via la surexposition des corps singuliers ou malades via les réseaux sociaux ?
Conception & chorégraphie : Julie Botet
Regard extérieur & dramaturgie : Pascaline Verrier
Collaborations chorégraphiques : Max Gomard, Zoé Lakhnati, Mélissa Guex
Accompagnement théâtre : Joaquim Fossi
Photographie : David Le Borgne
Scénographie : Cassandra Cristin
Création sonore : Nicolas Tarridec
Make up : Morgane Viennet
Production & diffusion : Mathilde Blottière
Production déléguée : L’iliaque - Bassin de création
Gush is great est une performance de groupe réunissant cinq artistes danseur.euse.s et chorégraphes. La recherche est initialement un écho et/ou une réponse à l’invitation du CRAC de Sète à travailler autour de l’exposition de Katinka Bock, dans le cadre du Laboratoire Chorégraphique De l’Impertinence #2. Gush is great, c’est d’abord l’idée d’un équilibre suspendu, un équilibre des corps et des masses. L’élan premier était celui d’une chute qui n’arriverait jamais, constamment retenue. Nous voulions explorer l'idée d’une traversée en meute, l’idée d’une projection, d’un jaillissement collectif continu et contenu. Comment donner à voir la fragilité de cette ligne humaine aux allures pourtant intrépides ? Comment dire que tout peut soudain vaciller ? Les performeur.euse.s sont alors autant responsables que soumis à cet équilibre, sur le fil... L’entraide, le soutien, la tendresse et la douceur entrent alors en jeu.
Gush is great est un jaillissement, un soulèvement contre l’acidité, l’aigreur qui hante l’Existence et le monde. Pour le final de la pièce, la suspension cédera finalement à la chute ou la chute cédera à la suspension. La chute a lieu dans l’eau : est-ce un jeu ? Un pari de retour à l’oisiveté de l’enfance ? Un suicide collectif ? Une volonté de retourner à l’état de poisson ? Un accident, un manque de vigilance ? La seule certitude de cette fin est qu’elle choque le corps, le saisit et le libère.
Gush is great remporte le deuxième prix du jury du concours Danse Élargie 2024 ainsi que le prix du Jury Jeunes, qui se tenait au Théâtre de la Ville à Paris.
© Issue de la captation on vidéo de Josselin Carré
DISTRIBUTION
Conception & interprétation / Simon Le Borgne, Philomène Jander, Max Gomard, Zoé Lakhnati, Julie Botet
Création sonore / Ulysse Zangs
Chargée de production / Dora Penchev
Dans un décor aux allures post-apocalyptiques, les deux chorégraphes Max Gomard et Julie Botet, encagoulés, sèment le doute. D'où viennent ces deux personnages ? Que s’est-il passé ? Où vont-ils ? Autour d'elleux, tout semble désertique et aride. Et pourtant, les deux danseur.euse.s s'emparent de ce qu'il reste pour donner du sens au vide, tenir bon, sourire au chaos et résister : ne jamais se lâcher, tenir la pulse, se battre, se soutenir et se souvenir, ne pas se comprendre, trouver des solutions, avancer, regarder les yeux de l’autre, des autres, faire erreur à nouveau, recommencer, dire mieux pour l'après.HOT propose une mise en joie collective aux allures tragiques. Le désir profond de rester en mouvement.
DISTRIBUTION
Conception et interprétation : Max Gomard & Julie Botet
Création sonore : Max Gomard
Moitié-Pleines est une réponse, un écho à l’exposition de l’artiste Japonnaise Mayura Torii à la Galerie Totem d’Amiens. Un acte de résistance à l’incompréhension.
DISTRIBUTION
Conception et interprétation : Zoé Lakhnati et Julie Botet
Jumelles, comme l’objet pour voir au loin, à l’image de nos deux regards de chorégraphes pour la première fois, hors plateau et hors jeu. Jumelles, comme la sœur issue du même ventre. Jumelles, comme le second nom du placenta. Jumelles, quatuor chorégraphique accompagné d’un compositeur/musicien batteur live, est avant tout une pièce immersive dans laquelle le public, le musicien et les interprètes évoluent au plateau. Il s’agit là de raconter une histoire collective au sein d’un espace mouvant et nomade. Nous souhaitons construire une pièce en huis clos pleine d’ambiguïté. Des atmosphères tantôt festives, tantôt oppressantes, le tout se mêlant, créée des confusions sur les relations entre les interprètes elles mêmes ainsi que sur leur rapport et interaction aux autres.
Jumelles questionne l’idée d’invasion et de positionnement : des espaces, des corps, des histoires et des esprits. Cette nouvelle création prendra la forme d’un banquet festif et joyeux au sein duquel les interprètes jouent à se frayer des espaces intimes, hors temps, hors sujet, poussant ainsi les spectateur.ice.s dans des positionnements et postures changeantes, déstabilisantes. Tantôt inclu.e.s et bienvenu.e.s, tantôt écarté.e.s ou voyeur.euse.s, les spectateur.ice.s prennent part à un scénario déroutant qui vient secouer leurs postures habituelles et zones confortables lors d’une représentation.
Cette recherche s’est construite et développée suite à une longue période de collecte de paroles de femmes autour de la thématique du cocon - tantôt refuge, tantôt piège - qui fut le point de départ de nos recherches. Les notions de filiation et de transmission se sont alors imposées à nous. Entre rituels intimes et rituels collectifs, nous tentons de traverser les âges et les générations. La chorégraphie et la scénographie puisent ainsi leur essence autant dans des gestuelles et esthétiques actuelles et contemporaines que dans des danses traditionnelles et extatiques.
DISTRIBUTION
Chorégraphie : Julie Botet & Mel Favre
Interprétation : Nora Couderc, Lora Cabourg, Sarah Chlaouchi, Justine Lebas & Nicolas Tarridec
Création sonore : Nicolas Tarridec
Création lumière / scénographie : Adrien Hosdez
Production / diffusion : Mathilde Blottière
Aide à la dramaturgie : Sarah Baraka
Regards extérieurs : Teresa Acevedo, Kévin Lévêque et Jules Leduc
Intervenante BMC : Pascaline Verrier
Fleshdance est une pratique, une philosophie, un mantra. Cette pratique, en perpétuel développement, s'inspire directement des techniques, matériaux et outils chorégraphiques développés et écrits par Les Sapharides (Julie Botet & Mel Favre) lors des temps de recherche autour de leurs créations PUCIE et Jumelles entre 2017 et 2022. Cette pratique croit en la superpuissance de la chair. Les Sapharides développent une pratique de danse autour des mouvements de la chair, du gras, de la mollesse et de ce qui déborde. C'est une pratique d'empuissancement par le corps, une quête collective et dansée vers l'acceptation, l'affirmation de nos corps parfaitement imparfaits. Fleshdance est un moment de connexion avec nos propres corps et de reconnexion avec les corps des autres. Les chorégraphes travaillent essentiellement autour des différentes vibrations de la chair, à la recherche d'un état d'extase, de dépassement de soi, d'un état de transe. Cette pratique s'enracine dans un féminisme vécu, un féminisme du corps et du mouvement. Fleshdance est une démarche collective et sororale qui œuvre à réactiver les liens entre les femmes, trop souvent isolées les unes des autres dans nos sociétés occidentales.
Création pour trois danseuses et trois pastèques, PUCIE est une déclaration empirique sur l'être-femme. PUCIE veut parler d’un impudique féminin à travers une danse originelle, tellurique, cyclique et circulaire. C'est une danse qui ne ment pas, enracinée dans la réalité métabolique et biologique de l'être féminin. Nous avons imaginé l'existence d'un langage corporel original, mettant en valeur le naturel du corps qui parle, crie, avec les cuisses, les fesses, la salive, la sueur et l'odeur. PUCIE est une effervescence de fluides qui revendique l'existence d'un discours intrinsèque de chair, de courbes, de peau et d'eau.
DISTRIBUTION
Conception, chorégraphie : Mel Favre & Julie Botet
Interprétation : Mel Favre, Julie Botet, Lora Cabourg, Elodie Cottet, Laura Simonet, Marie Sinnaeve (en alternance)
Création lumière : Adrien Hosdez
Création sonore : Nicolas Tarridec
Regards extérieurs : Kévin Lévèque et Jules Leduc
Dolores est la première pièce in situ des Sapharides. En huisclos ou hors les murs, elle a été conçue pour occuper des lieux divers et variés, aussi non conventionnels et incongrus soient-ils. Riche d’interprétations, d’images et de double sens, Dolores met en scène deux femmes qui crient, luttent au sein de leur chair avec envie, dévouement, partage et amour. Cette forme chorégraphique et performative rend hommage aux femmes que la vie condamne à la survie. Un raisonnable et modeste quotidien qu’elles dépassent en se remettant et se soumettant à un au- delà. Au travers d’une foi belle et vaine, Dolores s’empare de la fine ambiguïté du « souffrir avec » et « aimer avec ». Elle relève de l’expérience concrète des limites du corps et de la souffrance face à l'épuisement et met en exergue l’asservissement à la foi et à autrui. C’est dans un univers sonore nébuleux et rythmé, proposé en live par le musicien et compositeur Nicolas Tarridec, que Les Sapharides disent la vérité de ces corps-Dolores, denses et passionnés.
DISTRIBUTION
Conception et interprétation : Mel Favre & Julie Botet
Création sonore : Nicolas Tarridec